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Cercle du souvenir
« Cercle des souvenirs », un témoignage de Jean claude Fichelle.
Un bachynois en équipe de France de foot !
Je réside actuellement à Anglet dans les Pyrénées Atlantique. Bachynois d’origine, j’ai habité au 18 route nationale où ma mère gérait le café - épicerie et mon père une entreprise de charpente - menuiserie.
J’ai fait mes débuts dans le football en 1947/1948 en minimes à l’OGC à NICE où J’ai habité un an.
De retour à Bachy, j’ai joué à l’EC de Bachy (en 4ème division, je crois), club dont mon père était le Président. Remarqué par le LOSC, j’ai signé en 1949-1950 en cadets. Je suis passé ensuite en juniors, sélectionné dans l’Equipe de France Juniors en 1952 pour participer au Tournoi International de BARCELONE qui se déroulait du 9 au 20 avril.
Partir de Bachy en 1952 pour aller jouer au foot à Barcelone, croyez-moi, à l’époque, c’était un sacré évènement ! Nous étions vingt juniors sélectionnés à Vaucresson pour l’équipe de France. Le rendez-vous était donné le 8 avril en gare d’Austerlitz à Paris pour le départ vers Perpignan.
Un dernier match d’entraînement disputé contre une équipe du SO Perpignan permettait à Roger Kuster, entraîneur de la Sélection, de retenir les 16 joueurs effectuant le déplacement en Espagne.
Le 10 avril 1952, à Barcelone, notre équipe rencontrait l’équipe d’Autriche. Nous avons fait match nul
2 à 2 après prolongation et élimination au tirage au sort ! L’horreur ! Nous étions tous en larmes.
Ensuite nous avons joué un match de classement contre la Suisse perdu 4 à 2. Mais le moment le plus intense c’est la Marseillaise, quand on est aligné sur le terrain, habillé en bleu, blanc, rouge. Aujourd’hui encore, lorsque je regarde un match international à la télévision, à ce moment, je suis très ému.
Le samedi 28 Juin 1952, une réception à l’hôtel de ville de Lille dans le salon d’honneur était organisée pour la remise de coupes et médailles. C’est à ce titre d’International que j’ai été médaillé de la Ville de LILLE, par Augustin Laurent. Cette médaille porte la mention « A bien mérité de la Ville de Lille »
En 1953, j’ai signé un contrat de Stagiaire Professionnel avec le LOSC. J’y suis resté jusqu’en 1957, mais n’ayant pas eu ma chance dans l’équipe première, j’ai décidé alors de partir dans un club du Championnat de France Amateur (3ème division nationale).
« Cercle des souvenirs », un témoignage de Henri Werbrouck.
Si aujourd’hui, en nos villages frontières, la présence de la douane est devenue très discrète, il n’en était pas de même au cours des dernières décennies, où de nombreux douaniers – deux brigades rien qu’à BACHY – assuraient une surveillance permanente de la frontière, contrôlant les passages de personnes et de véhicules, et bien entendu faisant la chasse aux fraudeurs.
Il arrivait de temps à autre que les « exploits » de ces derniers viennent alimenter la chronique de nos villages.
Cela s’est passé vers les années 1930. Il y avait alors au « Bas-Préau » à Mouchin un poste permanent, surveillant un petit chemin conduisant vers la Belgique, barré d’un câble d’acier et d’un rail planté dans un fourreau au milieu du passage.
Lorsqu’un véhicule autorisé, essentiellement les agriculteurs travaillant dans les quelques champs avoisinants, se présentait, le douanier de service décrochait le câble et sortait le rail de son fourreau.
Par une nuit sans lune, et de surcroît paraît-il par un temps de chien, d’audacieux fraudeurs sont venus subrepticement enlever le câble et le rail, qu’ils ont remplacés par une vieille corde et un bout de tuyau de poêle. Puis leur auto est arrivée venant à toute vitesse de Belgique. Nos braves douaniers, confiant en leur barrage, ont dû se dire « ils vont se casser le nez !…. mais bien entendu, à leur grand ébahissement, c’est la voiture des fraudeurs qui, balayant le « simili barrage » leur a filé… sous le nez.
Comme à l’époque le service n’était pas motorisé, qu’il n’y avait pas de téléphone, nos astucieux fraudeurs ont pu filer en toute quiétude vers l’intérieur du pays, et se fondre dans le reste de la circulation.
Conséquence tout de même : la « baraque » jusque là distante de quelques dizaines de mètres a été rapprochée juste au pied du barrage….
« Cercle des souvenirs ». Les combats de coqs par Jacky Naud
La fierté de mon grand père était de me montrer ses coqs, de grands et fiers Guerriers multicolores qu’il dressait uniquement pour les combats. Chaque coq avait sa cabane. Il passait ainsi plusieurs heures le soir à leur parler, à les soigner, à les bichonner.Le dimanche c’était le grand jour. Les coqs « en forme » nourris spécialement la veille avec un mélange de son, de sang et autres potions, étaient enfermés séparément dans de grands paniers en osier.Un passage chez le « Gorli », chez Jules Covet (autres grands coqueleux) et c’était le départ pour le village chargé d’organiser les combats ce jour là (Templeuve, Fretin, Mouchin, etc…).
L’arrivée se faisait par la salle du café organisateur déjà bien enfumée et très bruyante. Tout le monde se connaissait et se saluait. « Tin v’la biblo d’Bachy, te vin avec tin champion ? ». Une consommation puis c’était l’entrée au gallodrome, souvent dans la grange. On y trouvait un parc grillagé d’environ 16m2, une table avec une pendule pour le jury, des gradins autour. La salle était comble.
Chaque coqueleux allait armer ses coqs. On leur mettait aux ergots une pointe acérée en acier d’environ 5cm de long. Le jury organisait les combats entre les différents villages. A l’appel, les coqueleux présentaient les combattants au public, énumérant les victoires ou matchs nuls. Tenus dans les bras, les coqs étaient mis l’un en face de l’autre, afin de les exciter. Quelle fierté pour moi alors d’accompagner « pépère » au milieu du parc.
Commençaient alors les paris. Ceux-ci se faisaient de part et d’autre du gallodrome : 10 francs Templeuve, 20 francs Bachy … Personne ne se déplaçait, mais à la fin du combat tous les paris étaient respectés et ceux-ci se réglaient au bistrot tout à la fin.
Les deux coqs étaient lâchés dans l’arène. Le combat durait trois minutes. Quelques tours d’observation, quelques cocoricos pour montrer leur suprématie. Tête en bas, les coqs se défiaient et d’un seul coup, pattes en avant, les armes pointées, ils se jetaient l’un sur l’autre à grands déploiements d’ailes.
Le combat était arrêté à l’agonie du premier coq et les commentaires allaient bon train jusqu’au combat suivant. Beaucoup de cruauté dans ces duels mais c’était « bête contre bête ».
Le retour était jovial lorsque le coq était gagnant (pari gagné). Il l’était beaucoup moins avec un coq mort sauf pour mémère qui avait ainsi le repas des jours suivants.